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domingo, 6 de janeiro de 2019

La Lettre collective de l'Episcopat espagnol sur la Guerre Civile Espagnole, cruelle, inhumaine, barbare, antiespagnole et surtout antichrétienne



La Semaine religieuse du diocèse de Cambrai, 20º ANNÉE, Nº37 - 18 SEPTEMBRE 1937
Après avoir rappelé brièvement les origines du soulèvement militaire et de la révolution communiste, les Evêques espagnols fixent les caractères de ces deux mouvements.
Le soulèvement civilo-militaire fut d'abord « un mouvement national de défenses des principes fondamentaux de toute société civilisée»; puis, dans son développement, il devient une réaction contre l'anarchie maîtresse d'un gouvernement qui n'a su ni voulu assurer l'ordre.
Le mouvement gouvernemental est « incontestablement, une contre attaque de la part des éléments fidèles au Gouvernement; mais c'est avant tout une lutte en association avec les forces anarchistes» «milices incontrôlables» «dont le pouvoir a prévalu sur la nation». Car « la Russie, tout le monde le sait, s'est « greffée» sur l'armée gouvernementale ». D'où les caractères de la révolution communiste :
«A juger d’une façon générale les excès de la révolution communiste espagnole, on peut affirmer que, dans l'histoire des peuples occidentaux, on ne trouve aucun phénomène semblable de sauvagerie collective, aucune accumulation semblable (et en si peu de semaines) d'attentats contre les droits fondamentaux de Dieu, de la société et de la personne humaine. Il serait difficile de découvrir au cours des siècles une époque ou un peuple qui nous offrent de telles et si nombreuses aberrations. Nous ne faisons ici aucune interprétation de caractère psychologique ou social, cela réclamerait une étude particulière. Cette révolution anarchiste est «exceptionnelle dans l'histoire ».
Il convient d'ajouter que l'hécatombe de personnes et de choses réalisées par la révolution communiste fut « préméditée» (1). Peu de temps avant la révolte, étaient arrivés de Russie 79 agitateurs spécialisés. La Commission nationale d'unification marxiste, à ce moment-là, ordonnait la constitution de milices révolutionnaires dans toutes les villes. La destruction des églises ou au moins de leur mobilier fut systématique et en série. Dans le court intervalle d'un mois, tous les temples furent rendus inutilisables au culte. Dès 1931, la Ligue athée comprenait dans son programme un article ainsi conçu: « Plébiscite sur la destination qu'on doit attribuer aux églises et maisons paroissiales»; et un des Comités provinciaux énonçait cette règle: « Le local ou les locaux consacrés jusqu'à présent au culte seront destinés à des magasins collectifs, marchés publics, bibliothèques populaires, maisons de bains ou d'hygiène publique, etc., selon les besoins de chaque ville ». Pour l'élimination des personnes en vue que l'on considérait comme ennemies de la révolution, on avait établi préalablement des « listes noires ». Dans certaines, et en première place, figurait l'évêque. Quant aux prêtres, un chef communiste avait dit, devant l'attitude du peuple qui voulait sauver le curé de sa paroisse: « Nous avons l'ordre de détruire toute cette graine ».
La Lettre énumère alors les caractères de la révolution communiste :
Cette révolution fut suprêmement cruelle. Le massacre revêtit des formes d'une barbarie horrible. En ce qui concerne le nombre, on évalue à plus de 300.000 celui des séculiers qui ont péri assassinés, uniquement pour leurs idées politiques et en particulier religieuses: à Madrid, et pendant les trois premiers mois, on en exécuta plus de 22.000. Presque pas un village où l'on n'ait éliminé les plus connus des gens de droite. Quant à la « forme» : ni accusation, ni preuves, la plupart du temps pas de procès. Sur le chapitre des supplices, voici: un grand nombre furent amputés après avoir été abominablement mutilés; d'autres eurent les yeux exorbités, la langue coupée, d'autres furent ouverts de haut en bas, brûlés ou enterrés vifs, tués à coups de hache. Bref, on exerça le maximum de cruauté sur les ministres de Dieu. Par pudeur et charité nous ne voulons pas préciser davantage.
Cette révolution fut « inhumaine ». On n'a pas respecté la pudeur de la femme, même de celle consacrée à Dieu. On a profané les tombes et les cimetières. Dans le fameux monastère de Ripoli, on a détruit les sépulcres; parmi eux se trouvait celui de Guifre le Poilu, fondateur de la dynastie catalane, et celui de l'évêque Morgades, restaurateur du célèbre monastère. A Yich, on a profané la tombe du grand Balmès et nous lisons qu'on a joué au football avec le crâne du grand évêque Terras y Bages. A Madrid et dans le vieux cimetière de Huesca, on a ouvert des centaines de tombes pour dépouiller les cadavres de l'or de leurs dents et de leurs bagues. Certaines formes de martyre supposent la subversion, sinon la suppression totale du sens de l'humanité.
Cette révolution fut « barbare », vu qu'elle anéantit l'œuvre d'une civilisation séculaire. Elle détruisit des milliers d'œuvres d'art, dont plusieurs d'une renommée universelle. Elle pilla et brûla les archives, rendant de la sorte impossible la recherche historique et l'authentification des faits d'ordre juridique et social. Il y a des centaines de tableaux poignardés, de sculptures mutilées, de merveilles architecturales démolies pour toujours. Nous pouvons dire que le trésor d'art, surtout religieux, accumulé pendant des siècles, a été stupidement détruit en quelques semaines, dans les régions soumises aux communistes. Même sur l'arc de triomphe de Bara, à Tarragone, œuvre romaine qui datait de vingt siècles, la dynamite a exercé son action. Les fameuses collections d'art de la cathédrale de Tolède, du palais du Liria, du musée du Prado, ont été ignominieusement pillées. De nombreuses bibliothèques ont disparu. Aucune guerre, aucune invasion barbare, aucune commotion sociale, dans aucun siècle, n'avait causé en Espagne, ruine semblable. Il est vrai que furent employés pour cela des moyens dont on n'avait disposé en aucun temps: une organisation savante mise au service d'une terrible entreprise d'anéantissement, surtout des choses de Dieu, et une technique moderne de locomotion et de destruction a la portée de tout criminel.
Cette révolution a foulé aux pieds les principes les plus élémentaires du « droit des gens ». Qu'on se rappelle les prisons de Bilbao, où furent assassinés par la foule, d'une façon inhumaine, des centaines de prisonniers; les représailles exercées sur les otages que l'on gardait dans des vaisseaux et dans des prisons, sans autre raison qu'un échec militaire; les assassinats en masse, les malheureux prisonniers étant liés et arrosés par les mitrailleuses; le bombardement, sans objectif militaire, des villes ouvertes.
Cette révolution fut essentiellement « antiespagnole ». L'œuvre de destruction fut accomplie aux cris de : « Vive la Russie! », à l'ombre du drapeau international communiste. Les inscriptions murales, l'apologie de personnages étrangers, les commandements militaires aux mains de chefs russes, la spoliation de la nation en faveur de métèques, l'hymne international communiste, autant de preuves, et suffisantes, de la haine portée à l'esprit national et au sentiment de la patrie.
Mais surtout, cette révolution fut « antichrétienne ». Nous ne croyons pas que, dans l'histoire du christianisme, et dans un laps de si peu de semaines, se soit produite une telle explosion de haine contre Jésus-Christ et sa sainte religion. Dévastation si sacrilège que le délégué des rouges espagnols, envoyé au Congrès des «sans-Dieu », à Moscou, a pu déclarer: « L'Espagne a surpassé de beaucoup l'œuvre des Soviets, car l'Eglise, en Espagne, a été complètement anéantie ».
Les martyrs se comptent par milliers; le témoignage qu'ils ont porté est une espérance pour notre pauvre patrie; mais peut-être ne trouverions-nous pas, dans le Martyrologe romain, une forme de martyre non employée par les communistes, sans en excepter la crucifixion, et d'autre part, les objets et les machines modernes ont permis de nouveaux supplices.
La haine envers Jésus-Christ et la Vierge est arrivée au paroxysme, et, dans les centaines de crucifix poignardés, dans les images de la Vierge bestialement souillées, dans les affiches placardées à Bilbao, où l'on blasphémait sacrilègement la Mère de Dieu, dans l'infâme littérature des tranchées rouges où l'on ridiculise les mystères divins, dans la profanation réitérée des images sacrées, nous pouvons deviner la haine de l'enfer, incarné en ces malheureux communistes. « J'avais juré de me venger de toi », criait l'un d'eux à Notre-Seigneur enfermé dans le tabernacle. Et, déchargeant sur lui son pistolet, il ajoutait: « Rends-toi aux rouges, rends-toi au marxisme ».
La profanation des reliques sacrées a été épouvantable: on a détruit ou brûlé les corps de saint Narcisse, de saint Pascal Baillon, de la bienheureuse Béatrice de Silva, de saint Bernard Calvo et de bien d'autres. Les formes assumées par la profanation ont été si invraisemblables qu'on ne peut pas les concevoir sans supposer une suggestion diabolique.
En terminant ce paragraphe de leur Lettre, les Evêques dénoncent les véritables responsables de cette haine, de cette barbarie, de cette férocité qu'on n'eût pas cru possible dans notre siècle :
«Cette haine est venue de Russie, importée par des Orientaux à l'esprit pervers ». Pour l'excuse de tant de victimes, envoûtées par une «doctrine de démons », rappelons qu'au moment de mourir, condamnés par la loi, nos communistes se sont, dans leur immense majorité, réconciliés avec le Dieu de leurs pères. A Majorque, il n'en est mort dans l'impénitence que 2 pour 100; dans les régions du Sud, pas plus de 20 pour 100, et dans celles du Nord peut-être pas 10 pour 100. C'est une preuve de la tromperie dont a été victime notre peuple ».
(1) La preuve la plus éloquente que la destruction totale des temples et le massacre total des prêtres étaient une chose préméditée, c'est le nombre épouvantable des victimes. Quoique les chiffres ne soient pas encore fixés, nous pouvons compter près de 20.000 églises détruites ou entièrement pillées. Le nombre des prêtres assassinés (en moyenne 40 pour 100 dans les diocèses dévastés, dans quelques-uns cela va jusqu'à 80 pour 100) s'élève, pour le seul clergé séculier, à environ 6.000. On les chassa avec des chiens; on les poursuivit à travers les montagnes, on les traqua avec acharnement dans toutes les cachettes possibles. On les tua sans procès, le plus souvent sur-le-champ, sans autre raison que leur fonction sociale de prêtres.

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