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quarta-feira, 19 de outubro de 2022

Ne jamais perdre l'espérance de son salut: l'exemple du Bon Larron

Normalement, la sainteté consiste à vivre en présence de Dieu, à obéir à ses commandements, à s'efforcer d'être parfait comme notre Père céleste est parfait. Cependant, avec Saint Dimas, le Bon Larron, la miséricorde de l’Homme Dieu a touché son cœur au dernier moment et son repentir a été parfait, ouvrant ainsi pour lui les portes du Ciel, avant même les Apôtres. Jésus a voulu nous laisser cet exemple pour que nous ne désespérions jamais de notre salut. C'est ce qu'explique saint Jean Chrysostome dans son septième Sermon sur la Genèse :

 « Le diable a chassé Adam du paradis, le Christ y a introduit le voleur. Examinez la différence. Le premier a chassé l'homme qui ne portait pas un péché mais une seule souillure de désobéissance, le Christ a introduit, comme cela, dans le paradis, un voleur qui traînait de lourdes fautes. La chose étonnante, est-ce donc seulement le fait qu'il ait introduit un voleur dans le paradis, et rien d'autre ?

« Il faut ajouter quelque chose d'encore plus grand. En effet, il n'a pas seulement introduit un voleur mais encore il l'a fait devant toute la terre et devant les apôtres, afin que personne, par la suite, ne désespère de sa possibilité d'entrer au paradis et ne perde l'espérance de son salut, en voyant séjourner dans les demeures royales un homme chargé de maux innombrables.

« Le voleur a-t-il mis en avant ses efforts et ses bonnes actions et leurs fruits ? Non, mais, par une simple parole, par la foi seule, il a fait, devant les apôtres, irruption dans le paradis – et cela afin que tu apprennes que ce n'est pas tant la noblesse de ses sentiments qui a prévalu que la bienveillance du Seigneur qui a tout fait.

« En effet, qu'a dit le voleur ? qu'a-t-il fait ? a-t-il jeûné ? pleuré ? déchiré ses vêtements ? a-t-il mis en avant une longue pénitence ? nullement ; mais c'est sur la croix elle-même qu'il a obtenu le salut, avec sa déclaration. Voyez la rapidité : de la croix au ciel, de la condamnation au salut.

« Quelles sont donc ces paroles ? quel pouvoir ont-elles qu'elles lui aient apporté de tels biens ? « Souviens-toi de moi, dit-il, dans ton royaume » (Lc 23,42). Qu'est-ce que cela signifie ? il demanda à recevoir des biens, il ne mit absolument pas en avant ses propres actes, mais, connaissant son cœur, il ne se préoccupa pas de ses actions, mais de ses dispositions intérieures.

« En effet, ceux qui avaient profité de l'enseignement des prophètes, vu les signes et contemplé les miracles, disaient du Christ : « Il est possédé d'un démon », et : « Il égare la foule » (Mt 11,18). Mais le voleur, qui n'avait pas écouté les prophètes ni vu les miracles, en le voyant cloué sur la croix, ne se préoccupa pas du mépris, et ne regarda pas le déshonneur mais regardant vers la nature divine elle-même, il dit : « Souviens-toi de moi dans ton royaume » (Lc 23,42). C'est ceci qui est inattendu et extraordinaire. Tu vois une croix : te souviens-tu du royaume ? Qu'as-tu vu qui ait la valeur du royaume ? un homme mis en croix, giflé, tourné en dérision, décrié, couvert de crachats, fouetté ; tout cela a-t-il la valeur du royaume, dis-moi ?

« Comprenez-vous qu'il regardait par les yeux de la foi et qu'il ne s'attachait pas aux apparences ? C'est pourquoi Dieu non plus ne s'attacha pas à ses actions seules mais, comme cet homme avait regardé à la nature divine, de même Dieu regarda au cœur du voleur et dit : « Aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis » (Lc 23,43) ».


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